Le musée Barbier-Mueller présente, du 12 octobre 2023 au 21 avril 2024, une confrontation inédite entre les œuvres de Miquel Barceló et des pièces des collections du musée sur le thème de la scarification. Le projet de cette exposition et l’idée d’une collaboration avec le musée sont nés en 2008 lors d'un déjeuner chez ses amis Jean Paul et Monique Barbier-Mueller, cette dernière étant une collectionneuse de ses œuvres. Barceló réalisait alors une commande pour le Palais de Nations Unies à Genève. Il a fallu cependant attendre 15 ans pour voir ce projet aboutir.
L’exposition
Entailles, incisions et griffures sont l’expression d’une pratique artistique ou rituelle, marques d’appartenance ou traces aux vertus prophylactiques, thérapeutiques, esthétiques ou érotiques. Ces scarifications composent le point de rencontre d’une multitude d’expériences visuelles.
L’exposition « Scarifications » propose ainsi une rencontre expressive et exceptionnelle entre des œuvres de Miquel Barceló et des artefacts non-occidentaux appartenant aux collections du musée Barbier-Mueller. Ce projet, initié dès 2008 par l’artiste et Laurence Mattet alors directrice du musée, n’est pas fortuit au regard de la curiosité et de l’attirance de Barceló pour l’Afrique où il voyage, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Sénégal à la fin des années 1980, et où il s’est établi, en pays dogon, au début des années 1990. Le thème de la scarification oriente la sélection des œuvres que l’artiste opère dans son corpus et que le musée Barbier-Mueller effectue dans ses propres collections. Ce choix dessine également un dialogue fécond. Miquel Barceló travaille en effet ses œuvres comme une chair qu’il déforme, déchire, pique ou décolore. Les « peaux » d’une statuette senufo, d’un masque baule, d’un pendentif du royaume de Bénin, entre autres, expriment par les dessins qui les parcourent une même transformation.
L’exposition réunit une vingtaine d’œuvres de l’artiste (peintures, dessins, estampes et céramiques) ainsi que des masques, des statues, des ornements et des récipients de diverses cultures, principalement d’Afrique mais aussi d’Océanie et d’Amérique du Nord, conservés dans les collections Barbier-Mueller.
Une contextualisation anthropologique des pièces du musée complète le volet esthétique.