Ewa Juszkiewicz Bloom, and Ever Springing Shade

Almine Rech Paris is pleased to present Ewa Juszkiewicz's second solo exhibition with the gallery, on view from September 4 to October 9, 2021. 

In her second solo exhibition at Almine Rech, Ewa Juszkiewicz unveils seven large-scale oil paintings depicting braided hair and vegetation such as buds, fresh leaves, or fallen leaves and dry grasses that are mutating in different ways. These can be seen literally occupying and outgrowing the confines of the canvas and creating unified surfaces against a neutral, almost monochromatic background. Each canvas harks back to portraiture during the Ancien Régime. For some time, Juszkiewicz has been working on small-scale portrait paintings. In these new works, she has increased the scale dramatically. 

The exhibition's title is a direct reference to the 18th century poem by Anna Laetitia Barbauld, Ode to Spring. The original verse reads: “Crown'd with fresh blooms, and ever springing shade.” In the spirit of Barbauld, the artist invites us to consider nature in all its terrible and beautiful incarnations, and to see it under the prism of a more clinical gaze. By embracing the profusion of the vegetal and the organic in these finely executed portraits, the artist affirms her reverence for nature, as a reminder perhaps of the resilience of things during such a devastating pandemic.

For some time, the artist has been wanting to paint living vegetal organisms at different stages of their development, so as to reflect on life cycles and various stages of growth of blossoms, withered leaves, wilted matter, dried grass. She observes, "While working on these paintings, I thought a lot about the transience of life. I show signs of wilting and rotting. From blossom to dying-inevitable cycle that doesn’t bypass any of the living beings."

Juszkiewicz’s way of painting consists of layering and varying textures. At times she applies several layers of glaze. Sometimes, the paint appears to be thin, almost translucent. The artist looks at the tactility of grass and loose or braided hair. “I wanted to show differences between them, but also in some parts I wanted to emphasize the relationships and similarities in the texture of the skin and fresh leaves, the texture of pinned-up hair and withered vegetation.”

A form of displacement is at work in these paintings, once we realize that the human and the non-human are interrelated. This interdependence of the human and nature serves as an injunction to look at the world from a different vantage point. This ambiguity reinforces a symbiosis of sorts. Still life subjects are given the treatment usually associated with portraiture; and the ways in which braided hair is being depicted questions the traditional values that had been ascribed to the female body. All in all, paintings that are metaphysical become a way of looking at ordinary things as transient matter, as snapshots of fluid and evanescent states of things.

Instead of referring directly to specific paintings, the artist evokes the spirit of 17th and 18th century art. In terms of careful modeling, colour schemes, mood, poses or light, names such as Elisabeth Vigée Le Brun, Maria Verelst, Adélaïde Labille-Guiard, Anne Vallayer-Coster come to mind. She also evokes the 17th Century still lifes of Margareta Haverman, Clara Peeters, Rachel Ruysch, Alida Withoos and Giovanna Garzoni. 

In those days, women artists had limited access to art education and they were given few opportunities to further their careers. They had been denied the opportunity to study human anatomy and so they had little choice but to turn to still lifes and botanical subjects. 

This exhibition takes place in a former hotel particulier in the Marais, the kind of space that would have been occupied by the aristocracy and gentry back in the 18th century. It is ironic that these upper classes of society encouraged and supported the loving depiction of nature and the human form, yet often denied such opportunities to the great women artists to whom Ewa Juszkiewicz pays homage in her paintings today. 

— Olivier Berggruen, historian and curator

Almine Rech Paris a le plaisir de présenter la deuxième exposition personnelle d'Ewa Juszkiewicz à galerie, qui se déroulera du 4 septembre au 9 octobre 2021.

Pour sa deuxième exposition personnelle chez Almine Rech, Ewa Juszkiewicz nous propose sept peintures à l'huile grand-format représentant des cheveux tressés et des éléments végétaux - bourgeons, feuilles fraîches ou flétries, herbes sèches – soumis à diverses mutations. L'ensemble occupe littéralement la toile, parfois en dépasse les limites, pour créer des surfaces unies sur fond neutre, presque monochrome. Chaque toile renvoie à l'art du portrait de l'Ancien Régime. Ces derniers temps, l'artiste avait plutôt réalisé des portraits de dimensions réduites : ici, elle en a considérablement augmenté l'échelle.

Le titre de l'exposition, fait référence à un poème du XVIIIe siècle, Ode to Spring, d'Anna Laetitia Barbauld. On y trouve le vers suivant : « Couronné de fleurs fraîches et d'ombre toujours florissante. » Dans le même esprit que Barbauld, l'artiste nous invite à envisager la nature sous toutes ses incarnations, terribles et belles, et à la soumettre au prisme d'un regard plus clinique. En faisant le choix d'une profusion végétale et organique dans ces portraits finement exécutés, l'artiste affirme son choix de la nature, sorte d'hommage à la résilience de toute chose au cours d'une pandémie dévastatrice comme celle que nous connaissons.

L'artiste a récemment choisi de peindre des organismes végétaux vivants à différents stades de leur développement, pour réfléchir aux cycles de vie, aux différents stades de croissance des fleurs, aux feuilles fanées, à la matière flétrie, à l'herbe séchée. Elle explique : « En travaillant sur ces tableaux, j'ai beaucoup pensé à la fugacité de la vie. J'y dépeins des signes de flétrissement, de pourriture. De la floraison à la mort... ce cycle impitoyable qui n'épargne aucun être vivant. »

Juszkiewicz aime superposer et varier les textures. Parfois, elle applique de multiples couches de vernis. Parfois, la peinture paraît ténue, presque translucide. L'artiste explore la tactilité de l'herbe, des cheveux lâchés ou tressés. « J'ai voulu montrer ce qui les différencie, mais aussi mettre en lumière les rapports et ressemblances qui existent entre la texture de la peau et des feuilles fraîches, la texture des cheveux attachés et de la végétation fanée. »

Une fois compris que l'humain et le non-humain sont intimement liés, on décèle dans ces peintures une forme de décalage. Cette interdépendance de l'homme et de la nature nous enjoint à regarder le monde différemment, et l'ambiguïté renforce le sentiment de symbiose. Les sujets de natures mortes reçoivent un traitement généralement réservé au portrait ; la représentation des cheveux tressés interroge les valeurs traditionnellement attribuées au corps féminin. Plus largement, ces peintures métaphysiques deviennent une façon de considérer les choses ordinaires comme une matière transitoire, sortes d'instantanés de leur état fluide et éphémère.

Plutôt que de faire directement référence à des œuvres spécifiques, l'artiste évoque l'esprit de l'art des XVIIe et XVIIIe siècles. Le travail des modelés, les jeux de couleurs, l'ambiance, les poses ou l'éclairage font penser à Elisabeth Vigée Le Brun, Maria Verelst, Adélaïde Labille-Guiard ou Anne Vallayer-Coster. Elle convoque également les natures mortes du XVIIe siècle signées Margareta Haverman, Clara Peeters, Rachel Ruysch, Alida Withoos ou Giovanna Garzoni.

À l'époque, les artistes femmes n'avaient qu'un accès restreint à l'éducation artistique, et fort peu de chances de poursuivre une carrière. On leur refusait la possibilité d'étudier l'anatomie humaine ; elles n'avaient donc pas d'autre choix que de se tourner vers la nature morte ou les sujets botaniques.

L'exposition a lieu dans un ancien hôtel particulier du Marais, typiquement le genre de lieu fréquenté par l'aristocratie et la noblesse du XVIIIe siècle. Il est quelque peu ironique de penser que ces classes privilégiées, promptes à favoriser et soutenir avec passion les représentations de la nature et de la forme humaine, ont souvent barré la route aux grandes artistes femmes auxquelles Ewa Juszkiewicz rend hommage dans ses peintures aujourd'hui.

— Olivier Berggruen, historien et curateur