Gregor Hildebrandt Der Tag ergänzt sich in der Nacht

I always dreamed of entering Pink Floyd’s “The Wall.” That is, entering Roger Waters’ brain, like squatting in a trashed apartment that’s too big for me. I remember when this double album came out, there was incredible excitement, which was intensified by Alan Parker’s film. This musical novel was the first time I understood what the London Blitz was like (September 1940-May 1941). I think it’s useful that a great German artist explores the madness of bombing a foreign country, at the exact time when the same thing is starting again in Ukraine. What is destroyed is never really destroyed. Bombings are transformed into memories, which themselves trace reconstruction, the hope for a new world. This absurdity (art) is our only chance to keep on living.

I’d like to thank Gregor Hildebrandt and Almine Rech for making this experience possible. They’ve made miracles happen. Pink Floyd have broken up but I suspect that Gregor wanted to add another brick in the wall: his forms produced with recordings, like a backwards archeologist. Instead of digging through the ruins, he created his own. What is art, if not a way of recycling ruins to make new ones? I myself will recycle a phrase by Françoise Sagan: “I wonder what the past has in store for me.” Meanwhile, I hope that at the opening, there will be lots of alcohol so we can feel “comfortably numb” and I’m almost positive that Gregor will show up shouting “Is there anybody out there?”

— Frédéric Beigbeder

For his first exhibition at Almine Rech Matignon — his 8th with the gallery since 2007 — Gregor Hildebrandt will transform the entire gallery into an immersive installation. Inspired by the cover of British band Pink Floyd’s 1979 album The Wall, the artist will cover the walls of the ground floor galleries with black and white brick-like vinyl record tiles. Reactivating the black and white symmetry at the core of his signature “Rip-off” paintings, combined with his avid interest in chess, Hildebrandt will transport viewers into a poetic universe bound by oppositions and complementarities, discordances and harmonies. Comprising the artist's main series of works, the artworks presented throughout the gallery follow Hildebrandt's metaphorical exploration of day and night and derive from one theme to another through a series of associations.

J'ai toujours rêvé d'entrer dans "The Wall" de Pink Floyd. C'est-à-dire dans le cerveau de Roger Waters, comme si je squattais dans un appartement défoncé, trop grand pour moi. Je me souviens qu'à sa sortie, ce double album vinyl a suscité un engouement fou, que le film d'Alan Parker a renforcé. Avec ce roman musical, c'est la première fois que j'ai compris ce qu'avait été le Blitz londonien (sept 1940-mai 1941). Je crois qu'il est utile qu'un grand artiste allemand explore la folie des bombardements d'un pays étranger, au moment même où la même chose recommence en Ukraine. Ce qui est détruit ne l'est jamais. On transforme les bombardements en souvenirs, qui eux-mêmes dessinent la reconstruction, l'espoir d'un monde nouveau. Cette absurdité (l'art) est notre unique chance de continuer à vivre.

Je remercie Gregor Hildebrandt et la galerie Almine Rech d'avoir rendu cette expérience possible.Ils ont permis des miracles. Le groupe Pink Floyd s'est séparé mais je soupçonne Gregor d'avoir voulu rajouter une autre brique dans le mur : ses formes fabriquées avec des enregistrements, comme un archéologue à l'envers. Au lieu de fouiller dans les ruines, il crée les siennes. Qu'est-ce que l'art, sinon une méthode de recyclage des ruines pour en faire de nouvelles ? Je pourrais à mon tour recycler une phrase de Françoise Sagan : "Je me demande ce que le passé me réserve." En attendant, j'espère qu'au vernissage, il y aura beaucoup d'alcool pour qu'on puisse se sentir "comfortably numb" et je suis quasiment certain que Gregor va débarquer en criant "Is there anybody out there ?"

— Frédéric Beigbeder

Pour sa première exposition à Almine Rech Matignon — sa huitième avec la galerie depuis 2007 — Gregor Hildebrandt transformera l'ensemble de la galerie en une installation immersive. Inspiré par la couverture de l'album The Wall (1979) du groupe britannique Pink Floyd, l'artiste recouvrira les murs des galeries du rez-de-chaussée de carreaux de vinyle noirs et blancs, semblables à des briques. Réactivant la symétrie noire et blanche qui est au cœur de ses peintures "Rip-off", combinée à son intérêt pour les échecs, Hildebrandt transportera les spectateurs dans un univers poétique fait d'oppositions et de complémentarités, de discordances et d'harmonies. Constituant la principale série de travaux de l'artiste, les œuvres présentées dans la galerie suivent l'exploration métaphorique du jour et de la nuit par Hildebrandt, et dérivent d'un thème à l'autre par le biais d'une série d'associations.