For his installation in Paris Joseph Kosuth embarks on a completely new work, a total environment of texts but in a quite new departure within his recent activities. The form of his installation utilizes references to important early works such...
For his installation in Paris Joseph Kosuth embarks on a completely new work, a total environment of texts but in a quite new departure within his recent activities. The form of his installation utilizes references to important early works such as ' The Information Room' (1969) which was seen this year in Art Unlimited in Basel. For the present work a sea of text is put into play in conjuction with the libraries and quotations of leading 20th century philosophers which provide the kinds of meanings that are characteristic of Kosuth's concerns as an artist. One of the two features of this new installation is comprised of works on glass and illuminated by warm white neon, with the other element being a floor component that establishes an horizon of language which contextualizes the wall installation. Joseph Kosuth, the artist that originated the use of text as a readymade more than forty years ago, has offered as a key to this work the following quote from Michel Foucault, written just shortly after the time when Kosuth initiated a practice of art since called Conceptual: 'Dreams are no longer summoned with closed eyes, but in reading; and a true image is now a product of learning: it derives from words spoken in the past, exact recensions, the amassing of minute facts, monuments reduced to infinitesimal fragments, and the reproductions of reproductions. In the modern experience, these elements contain the power of the impossible. Only the assiduous clamor created by repetition can transmit to us what only happened once. The imaginary is not formed in opposition to reality as its denial or compensation; it grows among signs, from book to book, in the interstice of repetitions and commentaries; it is born and takes shape in the interval between books. It is a phenomenon of the library’.
Joseph Kosuth is a key figure in the redefinition of the art object that took place during the 1960s and 70s with the formulation of Conceptual art, which questions art’s traditional forms and practices, as well as the assumptions surrounding them. To do this, Kosuth was among the first to employ appropriation strategies, texts, photography, installations and the use of public media, as well as to write the earliest theoretical texts supporting it. With Kosuth, art itself is essentially a questioning process. As a result, all aspects of the activity of art has been reconsidered, from the function of objects to the role of the exhibition itself. The context of art - how it both produces meaning and is itself affected by the world - is reflected in his new installation at the Almine Rech Gallery. His activity poses questions about the presentation and reception of art by approaching the very categories that define what art is. For Kosuth, the ‘visual’ is but one part of a complex structure which produces meaning within art, and not its basis. Since the 1960’s the elements in his work have all been employed from other contexts: philosophy, literature, reference books, popular culture, scientific theory and so on. He utilizes our inherited meanings to construct a new meaning of his own.
Pour l’installation qu’il expose à Paris, Joseph Kosuth se lance dans un travail tout à fait inédit, inscrit dans un environnement constitué exclusivement de textes, amorçant aussi un tout nouveau départ par rapport à ses activités récentes. On retrouve dans son installation des références à d’importantes œuvres de jeunesse telles que « The Information Room » (1969), que l’on a pu voir cette année à Art Unlimited à Bâle. Dans l’œuvre qu’il présente aujourd’hui, il fait se répondre un flot de texte, des photographies de bibliothèques de philosophes majeurs du XXème siècle, et des citations de ces derniers, lesquelles fournissent à Kosuth les signifiants caractéristiques de ses préoccupations en tant qu’artiste. Une des deux composantes de cette installation sont des œuvres sur verre illuminées par des néons blancs ; l’autre est un sol de livres qui donne son contexte à l’installation murale. Joseph Kosuth, l’artiste qui il y a plus de quarante ans fut à l’origine de l’exploitation du texte comme un matériau prêt à l’emploi, nous offre comme clé permettant de comprendre son œuvre cette citation de Michel Foucault, tirée d’un texte écrit peu après que Kosuth eut donné la première impulsion au courant qu’on nommerait ensuite Art Conceptuel : ‘Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire. La vraie image est connaissance. Ce sont des mots déjà dits, des recensions exactes, des masses d’informations minuscules, d’infimes parcelles de monuments et des reproductions de reproductions qui portent dans l’expérience moderne les pouvoirs de l’impossible. Il n’y a plus que la rumeur assidue de la répétition qui puisse nous transmettre ce qui n’a lieu qu’une fois. L’imaginaire ne se constitue pas contre le réel pour le nier ou le compenser ; il s’étend entre les signes, de livre à livre, dans l’interstice des redites et des commentaires ; il naît et se forme dans l’entre-deux des textes. C’est un phénomène de bibliothèque.’
Joseph Kosuth a joué un rôle clé dans la redéfinition de l’objet d’art survenue dans les années 60 et 70, sous la dénomination d’Art Conceptuel, courant qui remet en question les formes d’art et les pratiques artistiques traditionnelles, ainsi que les certitudes qui les accompagnent. À cette fin, Kosuth compta parmi les premiers à appliquer des stratégies d’appropriation, à utiliser des textes, des photographies, des installations, à se servir des médias, et à rédiger les tout premiers écrits théoriques venant appuyer sa démarche. Chez Kosuth, l’art en soi est essentiellement un procédé de remise en question. Par conséquent, tous les aspects de l’activité artistique ont été repensés, de la fonction des objets au rôle de l’exposition elle-même. Dans sa nouvelle installation à la galerie Almine Rech, il réfléchit au contexte de l’art – comment il génère du sens et est à son tour transformé par le monde extérieur. Son activité pose des questions sur la façon de présenter et d’accueillir l’art, en s’intéressant aux catégories mêmes qui le constituent. Pour Kosuth, le « visuel » n’est qu’une composante d’une structure complexe productrice de sens au sein de l’art, et non son socle. Dès les années 60, les éléments de son travail étaient tous extraits d’autres contextes : philosophie, littérature, ouvrages de référence, culture populaire, théories scientifiques, etc. Il utilise les signifiants dont nous avons hérité pour bâtir un sens nouveau qui lui est propre.
Pour l’installation qu’il expose à Paris, Joseph Kosuth se lance dans un travail tout à fait inédit, inscrit dans un environnement constitué exclusivement de textes, amorçant aussi un tout nouveau départ par rapport à ses activités récentes. On retrouve dans son installation des références à d’importantes œuvres de jeunesse telles que « The Information Room » (1969), que l’on a pu voir cette année à Art Unlimited à Bâle. Dans l’œuvre qu’il présente aujourd’hui, il fait se répondre un flot de texte, des photographies de bibliothèques de philosophes majeurs du XXème siècle, et des citations de ces derniers, lesquelles fournissent à Kosuth les signifiants caractéristiques de ses préoccupations en tant qu’artiste. Une des deux composantes de cette installation sont des œuvres sur verre illuminées par des néons blancs ; l’autre est un sol de livres qui donne son contexte à l’installation murale. Joseph Kosuth, l’artiste qui il y a plus de quarante ans fut à l’origine de l’exploitation du texte comme un matériau prêt à l’emploi, nous offre comme clé permettant de comprendre son œuvre cette citation de Michel Foucault, tirée d’un texte écrit peu après que Kosuth eut donné la première impulsion au courant qu’on nommerait ensuite Art Conceptuel : ‘Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire. La vraie image est connaissance. Ce sont des mots déjà dits, des recensions exactes, des masses d’informations minuscules, d’infimes parcelles de monuments et des reproductions de reproductions qui portent dans l’expérience moderne les pouvoirs de l’impossible. Il n’y a plus que la rumeur assidue de la répétition qui puisse nous transmettre ce qui n’a lieu qu’une fois. L’imaginaire ne se constitue pas contre le réel pour le nier ou le compenser ; il s’étend entre les signes, de livre à livre, dans l’interstice des redites et des commentaires ; il naît et se forme dans l’entre-deux des textes. C’est un phénomène de bibliothèque.’
Joseph Kosuth a joué un rôle clé dans la redéfinition de l’objet d’art survenue dans les années 60 et 70, sous la dénomination d’Art Conceptuel, courant qui remet en question les formes d’art et les pratiques artistiques traditionnelles, ainsi que les certitudes qui les accompagnent. À cette fin, Kosuth compta parmi les premiers à appliquer des stratégies d’appropriation, à utiliser des textes, des photographies, des installations, à se servir des médias, et à rédiger les tout premiers écrits théoriques venant appuyer sa démarche. Chez Kosuth, l’art en soi est essentiellement un procédé de remise en question. Par conséquent, tous les aspects de l’activité artistique ont été repensés, de la fonction des objets au rôle de l’exposition elle-même. Dans sa nouvelle installation à la galerie Almine Rech, il réfléchit au contexte de l’art – comment il génère du sens et est à son tour transformé par le monde extérieur. Son activité pose des questions sur la façon de présenter et d’accueillir l’art, en s’intéressant aux catégories mêmes qui le constituent. Pour Kosuth, le « visuel » n’est qu’une composante d’une structure complexe productrice de sens au sein de l’art, et non son socle. Dès les années 60, les éléments de son travail étaient tous extraits d’autres contextes : philosophie, littérature, ouvrages de référence, culture populaire, théories scientifiques, etc. Il utilise les signifiants dont nous avons hérité pour bâtir un sens nouveau qui lui est propre.
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For his installation in Paris Joseph Kosuth embarks on a completely new work, a total environment of texts but in a quite new departure within his recent activities. The form of his installation utilizes references to important early works such as ' The Information Room' (1969) which was seen this year in Art Unlimited in Basel. For the present work a sea of text is put into play in conjuction with the libraries and quotations of leading 20th century philosophers which provide the kinds of meanings that are characteristic of Kosuth's concerns as an artist. One of the two features of this new installation is comprised of works on glass and illuminated by warm white neon, with the other element being a floor component that establishes an horizon of language which contextualizes the wall installation. Joseph Kosuth, the artist that originated the use of text as a readymade more than forty years ago, has offered as a key to this work the following quote from Michel Foucault, written just shortly after the time when Kosuth initiated a practice of art since called Conceptual: 'Dreams are no longer summoned with closed eyes, but in reading; and a true image is now a product of learning: it derives from words spoken in the past, exact recensions, the amassing of minute facts, monuments reduced to infinitesimal fragments, and the reproductions of reproductions. In the modern experience, these elements contain the power of the impossible. Only the assiduous clamor created by repetition can transmit to us what only happened once. The imaginary is not formed in opposition to reality as its denial or compensation; it grows among signs, from book to book, in the interstice of repetitions and commentaries; it is born and takes shape in the interval between books. It is a phenomenon of the library’.
Joseph Kosuth is a key figure in the redefinition of the art object that took place during the 1960s and 70s with the formulation of Conceptual art, which questions art’s traditional forms and practices, as well as the assumptions surrounding them. To do this, Kosuth was among the first to employ appropriation strategies, texts, photography, installations and the use of public media, as well as to write the earliest theoretical texts supporting it. With Kosuth, art itself is essentially a questioning process. As a result, all aspects of the activity of art has been reconsidered, from the function of objects to the role of the exhibition itself. The context of art - how it both produces meaning and is itself affected by the world - is reflected in his new installation at the Almine Rech Gallery. His activity poses questions about the presentation and reception of art by approaching the very categories that define what art is. For Kosuth, the ‘visual’ is but one part of a complex structure which produces meaning within art, and not its basis. Since the 1960’s the elements in his work have all been employed from other contexts: philosophy, literature, reference books, popular culture, scientific theory and so on. He utilizes our inherited meanings to construct a new meaning of his own.