Nobuyoshi Araki , né en 1940 à Tokyo, Japon.
Dans ses photos , Araki fait un reportage personnel ,concret , de son quotidien, de ses rejations avec sa femme, sa famille.
Sa femme fut son unique et principal sujet, c'est elle qui fit de lui un photographe. Sa femme morte se transfigure dans son oeuvre sous les traits de jeunes femmes.
L'intimité qui est relatée avec ses modèles (ses maîtresses?) n'est pas celle de gens qui se connaissent bien.
Araki ne photographie que des sujets qui sont consentants. Il n'y a jamais d'agressivité ou de méfiance qui s'exprime.
On ne peut considérer le travail de nu d'Araki du seul point de vu du nu féminin. Araki s'intéresse àl'ambiguité du concept d'obscénité : "obcaenum" signifiant, à l'origine, intégrant et dépassant le "pittoresque", d'une part la mise en scène, mais d'autre part l'objet nu.
Le nu a tendance à nous happer, c'est pourquoi dans une stratégie ironique Araki juxtapose paysages et nus. Ses photos nous rappellent que nu et paysage sont métonymiques interchangeables.
Kevin Landers, né en 1965 à Palmer, USA.
Les images de Kevin Landers se détachent sur le fond bétonné des rues New-yorkaises: une enfant pensive, nous tournant le dos assise sur un trottoir, une montre en or brillant dans la main du pickpocket, deux enfants virevoltant soulevés par leur mère. Ses photos nous transmettent une émotion fugace, intemporelle, l'humain infime faisant irruption comme une touffe d'herbe dans les fêlures du ciment.
Anna Mossman, née en 1963 à Londres, Grande Bretagne.
Anna Mossman approche une certaine vérité qui s'opposerait à une image claire et tangible. Elle photographie des odeurs, une expérience physique. Son travail tente de relater les approches sensorielles et physiques qui précèdent l'acte de photographier. Le résultat n'est pas un reportage, mais le constat de validité ou non validité de l'expérience tentée.
Annika Von Hausswolff, née en 1967 à Gothenburg, Suède.
Annika von Hausswolff crée des images dépouillées et pourtant romantiques, son style à la composition précise exprime une violence latente. Les personnages représentés sont solitaires, se dévoilant et se masquant à la fois. Ses photos recherchent l'être viscéral, souvent la femme, sa relation à la naissance accouplée à la mort.
Daido Moriyama, né en 1938 à Ikeda City, Japon.
Précurseur d'une génération où le quotidien et la rue sont paysages et sentiments, depuis plus de trente ans, Moriyama photographie les gens dans la ville. De ses images épurées ressortent une étrangeté ou un érotisme, une beauté inattendue, surprise.
Filtrée par l'objectif, l'oeil, la tête, l'image est perçue à travers des écrans translucides successifs puis retransmise, développée sur papier.
Un "condom", un ballon, une obsession, un sentiment, une certaine mise en scène de papier glacé, un filtre à la fois écran et médiateur: face aux images réunies dans cette exposition le spectateur, détourné de la forme par l'insistance du fond à émerger, est amené à traverser la surface de la photo et à cheminer vers l'artiste.