Invité pour un an (2000) en résidence à la Kunstwerke de Berlin par Klaus Biesenbach, Hedi Slimane y réalise un journal photographique qui donnera lieu à un livre édité par Steidl/7 et à deux expositions. L’oeuvre intitulée “Berlin” qui sera exposée est une installation tridimentionnelle comportant des projections photographiques. La première exposition se tient à la Kunstwerke en 2004 et ensuite à PS1 à New York la même année.
L’installation “Berlin” est entrée dans les collections du MODAM (Musée d’Art Moderne Grand-duc Jean, Luxembourg). Une série des photographies de ce projet est présentée à la galerie Koyanagi à Tokyo en 2004 et ensuite durant l’été 2005 à la maison de la Photographie de Toulon.
L’ensemble d’oeuvres intitulé “Berlin” se concentre sur la génération berlinoise actuelle mettant en évidence les comportements, le caractère de certains lieux, expressions d’une liberté nouvelle, des mutations d’une ville où se fondent deux mondes, l’Est et l’Ouest, du romantisme hérité du XIXème siècle inhérent à la culture allemande et à sa transposition dans le monde actuel notamment à travers le rôle central de la musique techno, du rock.
L’importance de la musique dans l’imaginaire et son pouvoir à cristalliser les désirs et incarner le mythe pour la génération des années 1970-1980 est un phénomène qu’Hedi Slimane a mis en évidence. D’une certaine manière, il révèle la renaissance, sous une forme actuelle, de cette prédestination de la musique rock à être le vecteur d’un désir de renouveau, de transformation des comportements sociaux.
Son second livre “Birth of a cult” (éditions Steidl/7) est en quelque sorte la narration par la photographie de l’incarnation par un être (Pete Doherty) des transgressions d’une génération, de ses questionnements et son élan romantique commun, de son “mal du siècle”. La photographie est un des média qu’utilise Hedi Slimane. Elle prend parfois la forme d’installations (“Berlin”,2004); récemment, la fragmentation de certaines photographies est apparue(“Thank you for the Music”, Sprüth Magers Galley, Munich, novembre-janvier 2006), créant un rythme et libérant l’image de son immédiateté, introduisant des espaces de durée, d’inconnu.
De nouvelles oeuvres appelées “Stèles murales”, comme des miroirs sans tain où se gravent des fragments de textes de chansons, de poésie, mémoire partagée. L’exposition se composera de ces différents travaux et de nouvelles pièces tridimensionnelles.