L’exposition porte sur l’enregistrement des gestes, nécessairement conditionné par les procédés de modélisations techniques. Dans sa postface de l’ouvrage Les Gestes de Vilém Flusser, Louis Bec note : « Nous voyons surgir des gestes nouveaux qui pourraient paraître insignifiants mais qui sont les révélateurs d’une transformation profonde ». L’exposition examine l’incidence de nouvelles gestuelles sur nos comportements.
Elle aurait pu commencer avec la chronophotographie et le désir de mieux comprendre la décomposition du mouvement en tant que phénomène échappant à l’oeil nu. Elle se serait poursuivie par celle de la délégation du geste transitant par la machine qui a bouleversé les pratiques artistiques au XX e siècle et matérialisé par Moholy-Nagy dans les Telephone Paintings. Elle aurait vécue l’arrivée de la camera portapak, aurait croisé l’histoire de la notation du mouvement.
L’exposition retient du regard moderne sa faculté à augmenter les capacités sensorielles du corps et du cerveau humain. Elle s’ancre définitivement dans la relation du geste aux pratiques digitales et à leur incidence linguistique, économique et sociale.
Commissaires de l’exposition : Sylvie Boulanger & Audrey Illouz