Alexis McGrigg The Labour of Being

Almine Rech is pleased to present Alexis McGrigg's first solo show with the gallery, on view from January 8 to February 5, 2022. 

There’s something powerful about art that is steeped in symbolism and allegory, the kind of art that stops you in your tracks and challenges you to imagine a world beyond your current comprehension. The kind of imagery that makes the seemingly impossible-possible, by presenting you with a vision of the world not as it is but as it should and can be. For the best part of almost a decade Alexis McGrigg has been creating work that does just that; her compelling iconography depicts Blackness as not only a way of being but also as unsuppressed, free in the unknown in a form beyond boundaries.

In "The Labour of Being," her debut solo show with Almine Rech, Alexis McGrigg takes her ethereal visual storytelling to another level of outer space.  Her latest series continues the examination of Blackness as an intangible plane. This exploration of the “Other” in a world where there is no “Other” pushes the boundaries of societal constraints and allows the observer to imagine what freedom feels like beyond form, one through which the souls of black people transcend between here and a third space on the boundary of our universe.  She refers to this space as “Home”.  In between earth and this third space is an expanse invisible to the eye -- The Ether.  It is within this plane that the souls find rest and a meeting place to convene during their journey.  It is a familiar place, one of comfort and liberation from feeling displaced, according to McGrigg:

“There are souls in this space that are freshly formed, having just crossed over into the Ether from “Home”. There are souls who have journeyed many times, for decades, who are keenly acquainted with the Ether. Then, there are souls who have just returned from earth, tired and weary from having taken on human form.  Each of them in these varied experiences, navigating the Ether in their own way. But what is true for all of them is that the Ether is a place that gives rest and replenishes the soul to continue journeying.”

Her current body of work is a visual study, an investigation of the vulnerability of rest and the labour of being. The imagery depicts abstracted figures whose forms are constantly fleeting, drifting through a particulate filled space; their atmosphere shaping and reshaping as they move, both dependent and independent. The figures are seen grouped or gathered together emphasizing the notion that the souls are never alone. 

The interpretation of these varied experiences are visually present through the imagery, but can also be seen in the contrasting application of materials like her recent paintings To Give Rest and Let Us Not Grow Weary. These two works are examples of how McGrigg has been grappling with ideas of rest and vulnerability. While she continues her application of layered fabric dyes, dusted with gold mica powders and acrylic paint, she has begun playing on the tangent of exposure – sealed and unsealed canvases. The unsealed canvases, such as Let Us Not Grow Weary, while drenched in vibrant translucent dyes are at the mercy of their environments. They are exposed to the elements much like the souls are exposed when traveling from earth back to the Ether. The sealed canvases, like To Give Rest, depict the figures and color subdued by a clear lacquer, a protective covering. This covering mimics the barrier that resting in the Ether provides. These souls journey back to a safe space, a place of refuge to revive themselves. 

“The Labour of Being” is a powerful continuation of McGrigg’s clarion call to society to see beyond boundaries and limiting social constructs by looking at the true humanity of a people (Black) who have carried the burdens of so much of Western hegemony.  Her work is a deconstruction of the false societal narratives around Black identity and an irresistible opportunity to experience the limitlessness of Black existence through the all-encompassing expanse of Blackness itself. 

— June Sarpong

Almine Rech a le plaisir d’annoncer la première exposition personnelle d’Alexis McGrigg à la galerie, qui se déroulera du 8 janvier au 5 février 2022. 

Il y a quelque chose de très fort dans l’art lorsqu’il est saturé de symbolisme et d’allégorie, qu’il interpelle, qu’il met au défi d’imaginer un monde qui dépasse la compréhension. Le genre d’images qui rend possible l’apparemment impossible en mettant le regardeur face à une vision du monde non pas tel qu’il est, mais tel qu’il devrait et pourrait être. C’est précisément ce qu’Alexis McGrigg parvient à faire depuis près d’une décennie ; son iconographie puissante représente la Blackness comme manière d’être, mais aussi dans ce qu’elle a de non-réprimée, de libre dans l’inconnu, dans une forme qui transcende les frontières.

Pour "The Labour of Being", sa première exposition solo chez Almine Rech, Alexis McGrigg fait passer son récit visuel éthéré dans un autre niveau de l’espace ; sa dernière série poursuit l’exploration de la Blackness comme plan intangible. Cette exploration de l’« Autre » dans un monde où il n’y a pas d’« Autre » repousse les limites imposées par les contraintes sociétales et invite le regardeur à ressentir la liberté au-delà de la forme, celle-là même qui permet aux âmes des Noirs de passer de ce bas monde à un tiers-espace situé aux confins de notre univers. Cet espace, elle l’appelle « Home ». Entre la terre et ce tiers-espace se trouve l’éther, étendue invisible à l’œil nu, et c’est dans ce plan que les âmes trouvent le repos et un lieu pour se rassembler au cours de leur voyage. C’est un lieu familier, un lieu de confort où l’on se sent à sa place, comme l’explique l’artiste :

« Il y a dans cet espace des âmes à peine formées, qui viennent juste de passer du Home à l’Éther. Il y a des âmes qui ont fait le voyage bien des fois, depuis des décennies, et connaissent parfaitement l’Éther. Et puis il y a des âmes qui viennent de revenir de la terre, fatiguées, épuisées d’avoir pris forme humaine. Chacune d’elles, avec ces différentes expériences, navigue dans l’Éther à sa manière. Mais ce qu’elles ont toutes en commun, c’est que pour elles, l’Éther est un lieu qui leur permet de se reposer, de se ressourcer avant de reprendre le voyage. »

Son travail actuel est une recherche visuelle, une investigation de la vulnérabilité du repos et de la difficulté d’être. Ses images représentent des figures abstraites, dont les formes sont constamment mouvementées, dérivant à travers un espace rempli de particules ; leur atmosphère se fait et se défait au fil de leurs déplacements, à la fois dépendants et indépendants. Les figures sont toujours groupées ou rassemblées, ce qui renforce l’idée que les âmes ne sont jamais seules.

L’interprétation de cette diversité d’expériences est visuellement présente dans les images, mais elle se voit aussi dans l’utilisation contrastée des matières, comme dans ses récentes toiles To Give Rest et Let Us Not Grow Weary. Ces deux œuvres sont exemplaires de la façon dont McGrigg s’attaque aux concepts du repos et de la vulnérabilité. Elle n’a pas cessé d’appliquer ses teintures textiles en couches successives, saupoudrées de poudres de mica doré et de peinture acrylique, mais joue à présent aussi sur l’exposition de ses toiles selon qu’elles sont vernies ou non. Les toiles non vernies, comme Let Us Not Grow Weary, bien que saturées de teintures translucides et vibrantes, restent à la merci de leur environnement : elles sont exposées aux éléments, un peu comme les âmes lorsqu’elles passent de la terre à l’Éther. Les toiles vernies, comme To Give Rest, présentent des figures et couleurs tamisées par un vernis transparent, un revêtement protecteur, un peu comme l’abri sécurisé où l’on se repose dans l’Éther. Les âmes reviennent en lieu sûr : c’est un refuge où se ressourcer.

Avec "The Labour of Being", McGrigg continue à appeler avec force la société à voir au-delà des frontières et des constructions sociales restrictives pour explorer la véritable humanité d’un peuple (Noir) qui a porté plus que d’autres le fardeau de l’hégémonie occidentale. Son travail est une déconstruction des narratifs sociétaux factices déployés autour de l’identité noire, et une occasion irrésistible de toucher du doigt l’infinité des possibles de l’existence Noire à travers l’immensité englobante de la Blackness elle-même. 

— June Sarpong