Sur tes lèvres

Le Lieu Unique and the Frac des Pays de la Loire present 'Sur tes lèvres', an exhibition on the theme of kissing.

A powerful vector of emotions and alliances across centuries and cultures, the kiss changes its meaning depending on the era and context. Through the filter of the kiss, we are presented with a multifaceted vision of the body, desire, ritual, courtship and care.

But what about the younger generation? In a post-covid world, can we still kiss? How enduring and contemporary is this gesture, whose representation seems as old as art itself? Taking as its starting point the collection of the Fonds régional d'art contemporain (Frac) des Pays de la Loire, supplemented by loans and new productions, this exhibition offers the public a free wander through a range of videos, photos, sculptures and installations.

In the age of social networking, ‘Sur tes lèvres’ explores contemporary love and intimate interactions. It opens with the film A Truly Shared Love, an autofiction in love by artists Emilie Brout and Maxime Marion, which mimics the aesthetics of image banks and stock videos.  
From Jean Claracq to HaYoung, who translates our internet surfing into smells, the artists explore new affective palettes, virtualised, sanitised or not, where desire bumps up against the Metaverse. The exhibition closes with Ben Elliot's work, an XXL kiss between two avatars from his video Metaone, a virtual paradise where history, nature, technology and science intertwine.

Between these two points, it's lip to lip, tongue to tongue, cheek to cheek, nose to nose, eyelash to eyelash that the kiss takes shape: these cultural and social practices are infinite and have evolved over the centuries. The exhibition looks at certain aspects of this intimate geopolitics: Léuli Eshrāghi films the practice of sogi in the Blackfoot, Stoney Nakota and Tsuu T'ina territories; Oliver Beer composes for the oral space created by two singers joining lips; and Patty Chang applies herself to kissing and drinking her own image reflected in a mirror covered in water. 

As for Claude Cahun, the first artist to define herself as gender-neutral from 1930, she dramatised the question of kissing and seduction, with her stylised mouth, large heart drawn on her cheeks and nipples painted on her leotard, with the injunction I AM IN TRAINING / DON'T KISS ME: for this new body, the era had to invent new kisses.

Another section of the exhibition is devoted to works that convey a sensuality mixed with spleen. Nan Goldin's tight framing draws us closer to the bodies of those close to her, in the swirling underworld of 90s New York, while Nanténé Traoré photographs the diversity of today's trans bodies, and shares the tender chords of fluid, de-normed beings. Laurence Rasti protects the embraces of gay Iranian refugees; and Laura Bottereau and Marine Fiquet leaf through a philatelic collection of homoerotic iconography, conducive to salivary fictions.  

A more cinematic side to kissing runs through the exhibition: from the embraces of Captain Kirk in Star Trek, sampled and slowed down by Douglas Gordon, to paintings bathed in Jacques Monory's characteristic midnight blue. The expression of mutuality finds its way elsewhere: Adam Cole invents an interactive device to stage the sexual metaphor of the clash between two bodies, human and machine; just as Alexandra Bircken highlights an emblem of powerful masculinity, the motorbike, which she transforms into an anthropomorphic machine reminiscent of the world of David Cronenberg's film Crash. 

In 1977, at the Grand Palais in Paris, a female voice harangued the crowd: 'A real artist's kiss for 5 francs! Ladies and gentlemen, it's not expensive!' The installation was by ORLAN, a young unknown artist who had installed her work without permission. The exhibition places this feminist work - a landmark in the Frac's collection - at the centre of an agora, where the kiss struts and waves like a manifesto, putting itself to the test in the public space. The second part of the exhibition is presented on the same dates, on the Frac site in Nantes. Taking a close look at skin surfaces and the textures of cosmetics and make-up, this opus explores notions of identity, fragility, beauty and sensuality.  

Bodies invent new proportions and twists, mingle with minerals and plants, hide and rise.

The perpetually producing foam of David Medalla's Bubble Machine evokes the bath, and creates an unexpected connection with Karla Black's 'shower curtain'. Giorgio Griffa's subtle colours evoke the delicate blushes with which Jean-Luc Verna enhances his drawings.

Provocative or touching, ambivalent or more optimistic, the works brought together at Le Lieu Unique and on the Frac's Nantes site trace an intimate or societal journey from the 1970s to the present day.

Le Lieu Unique et le Frac des Pays  de la Loire présentent 'Sur tes lèvres', une exposition autour du thème du baiser.

Puissant vecteur d'émotions et d’alliances par-delà les siècles et les cultures, le baiser change de signification selon les époques et les contextes.  À travers le filtre du baiser, c'est une vision plurielle du corps, du désir, du rituel, de la parade ou encore du soin qui est convoquée.

Mais qu'en est-il chez les plus jeunes générations ? Dans un monde post-covid peut-on encore s'embrasser ? Quelle est la pérennité et l'actualité de ce geste dont la représentation semble aussi ancienne que l'art lui-même ? Prenant comme point de départ la collection du Fonds régional d'art contemporain (Frac) des Pays de la Loire, augmentée de prêts et de productions inédites, cette exposition offre au public une déambulation libre à travers un ensemble de vidéos, photos, sculptures ou installations.

À l'heure des réseaux sociaux, « Sur tes lèvres » sonde les amours contemporaines, et les interactions intimes. Elle s’ouvre sur le film A Truly Shared Love, une autofiction amoureuse des artistes Emilie Brout et Maxime Marion, qui miment l’esthétique des banques d’images et des vidéos de stocks.  
De Jean Claracq à HaYoung, qui traduit en odeur nos navigations sur internet, les artistes explorent de nouvelles palettes affectives, virtualisées, aseptisées ou pas, où le désir se cogne au Métavers. L’exposition se referme sur l’œuvre de Ben Elliot, un baiser XXL entre deux avatars issus de sa vidéo Metaone, paradis virtuel où l'histoire, la nature, la technologie et la science s’entrelacent étroitement.

Entre ces deux points, c'est lèvres contre lèvres, avec la langue, joue contre joue pour humer le parfum d’autrui, nez contre nez, avec les cils que le baiser prend forme : ces pratiques culturelles et sociales sont infinies et évoluent au fil des siècles. L’exposition aborde certains aspects de cette géopolitique intime : Léuli Eshrāghi filme la pratique du sogi dans les territoires Blackfoot, Stoney Nakota et Tsuu T'ina ; Oliver Beer compose pour l’espace buccal créé par deux chanteurs et chanteuses qui joignent leurs lèvres ; et Patty Chang s’applique à embrasser et boire sa propre image reflétée dans un miroir recouvert d'eau. 

Quant à Claude Cahun, première artiste qui se définit de genre neutre dès 1930, elle théâtralise la question du baiser et de la séduction, bouche stylisée, gros cœur dessiné sur les joues et tétons peints sur son justaucorps, avec l’injonction I AM IN TRAINING / DON’T KISS ME : pour ce nouveau corps, l’époque doit inventer de nouveaux baisers.

Formant une autre section de l'exposition certaines œuvres traduisent une sensualité mêlée de spleen. Les cadrages serrés de Nan Goldin nous attirent au plus près des corps de ses proches, dans le tourbillon interlope des années 90 à New York, quand Nanténé Traoré photographie la diversité des corps trans aujourd’hui, et partage les accords tendres d’êtres fluides et dé-normés. Laurence Rasti protège les étreintes de réfugiés homosexuels iraniens ; et Laura Bottereau et Marine Fiquet effeuillent une collection philatélique à l’iconographie homoérotique, propice aux fictions salivaires.  

Une facette plus cinématographique du baiser traverse l’exposition : des étreintes de Capitaine Kirk dans Star Trek échantillonnées et ralenties par Douglas Gordon, aux peintures baignées du bleu nuit caractéristique de Jacques Monory. L’expression de la mutualité trouve son chemin ailleurs : Adam Cole invente un dispositif interactif pour mettre en scène la métaphore sexuelle du choc entre deux corps, humains et machiniques ; de même qu’Alexandra Bircken met en exergue un emblème de masculinité puissante, la moto, qu’elle transforme en machine anthropomorphe qui rappelle l’univers de Crash, le film de David Cronenberg. 

En 1977, au Grand Palais à Paris, une voix féminine harangue la foule : « Un vrai baiser d’artiste pour 5 francs ! Mesdames et messieurs, c’est pas cher ! » L’installation est signée ORLAN, jeune artiste inconnue qui a installé son œuvre sans autorisation. L’exposition place cette œuvre féministe – historique de la collection du Frac – au centre d’une agora où le baiser pavane, se brandit tel un manifeste, et se met à l’épreuve de l’espace public.
Le second volet de l’exposition est présenté aux mêmes dates, sur le site du Frac à Nantes. Au plus près des peaux et de leurs surfaces, des textures des produits cosmétiques et de maquillage, cet opus explore les notions d’identité, de fragilité, de beauté et de sensualité.  

Les corps inventent de nouvelles proportions et torsions, se mêlent aux minéraux et végétaux, se cachent et s’élèvent.

La mousse en production perpétuelle de la Bubble Machine de David Medalla évoque le bain et crée une connexion inattendue avec le « rideau de douche » de Karla Black. Les couleurs subtiles de Giorgio Griffa évoquent les fards délicats dont Jean-Luc Verna rehausse ses dessins.

Provocantes ou touchantes, ambivalentes ou plus optimistes les œuvres réunies au Lieu Unique et sur le site nantais du Frac dessinent un parcours intimiste ou sociétal des années 1970 à nos jours.