Günther Förg Le moderne

Almine Rech Paris and Fondation Le Corbusier are pleased to present Le moderne, Günther Förg's solo exhibition at Maison La Roche in Paris, on view from October 15 to December 14, 2024.

Günther Förg always expressed a complicated and profound relationship to architecture through his work, exploring the connections between abstraction, space, and architecture.

He drew on the formal vocabulary of modernism, both in painting and architecture. His abstract, often monochromatic works were sometimes structured by geometrical lines and blocks of color recalling the principles of order and simplicity associated with architectural movements such as Bauhaus or International Style.

As such, there could be no better setting to show his work than Maison La Roche, designed and built in the early 1920s by Le Corbusier. The house is named after its patron and owner, Raoul La Roche, a banker and collector of cubist and modern art. His collection, most of which was selected by Le Corbusier and the painter Amédée Ozenfant, included paintings by artists such as Juan Gris, Picasso, and Fernand Léger.

The building’s architecture is divided into two parts: a gallery for La Roche’s painting collection and his private living area. The attached Maison Jeanneret was built for Le Corbusier’s brother and his family. Beginning in the 1970s, Maison La Roche and Maison Jeanneret were restored and are now listed as historical monuments on the UNESCO World Heritage list.

The original colors of the interior walls, which were rediscovered during restoration in 2008 and 2009, are an early attempt at the “architectural polychromy”, developed by Le Corbusier throughout his work. He did not see color simply as a decorative element, but as an essential architectural component that could transform spaces, influence perception, and structure the environment. He often included wall paintings in his buildings as part of this concept of architectural polychromy.

When he was a student at the Academy of Fine Arts in Munich in the late 1970s, Günther Förg began to make monochromatic wall paintings in various colors according to the places where they appeared. From the beginning, he connected his artistic practice to an environment, making architecture one of the essential elements of his work in order to rethink the context of the exhibition space and that of twentieth-century art in general.

In his studio, Förg liked to surround himself with models that he used to design his future commissions for architectural spaces. A doll house builder constructed these for him. The exhibition features two examples of these miniatures of two unrealized projects. The models shown here, one from 1998 and the other from 2010, display proposed wall paintings for exhibition spaces, including one for the exhibition Permanent Trouble at the Kopp Collection.

The connection between Günther Förg’s paintings and Le Corbusier’s architectural polychromy lies most of all in their shared approach to color, their use of monochrome, and their way of using color to structure the space and interact with the architecture. 

Although he was not a direct disciple of Le Corbusier, Förg referenced him directly in some of his work. For instance, in the 1980s, he began photographing postwar modernist architecture, with examples of the influence of Bauhaus in Israel or that of fascism in Italy. He photographed several iconic buildings by Walter Gropius and Le Corbusier, such as the Cité Radieuse in Marseille, of which there is an example in the exhibition, and the Chapelle Notre-Dame-du-Haut in Ronchamp. However, unlike architectural photographs that capture smooth, idealized images, Förg was interested in raw materiality, in deterioration and traces left by time. His photos highlight details like the texture of the concrete, the corrosion of the materials, and the patina of the buildings, emphasizing a certain fragility and humanity in Le Corbusier’s work. These framed large-scale photographs are placed against the wall on the floor, as if in the artist’s studio, in order to accentuate their sculptural aspect.

Designed with the Estate of Günther Förg, this exhibition also displays paintings from the last part of the artist’s life, between 1994 and 2006.  In the 2000s, Günther Förg’s painting changed, turning away from minimalism for a more expressionist, gestural style with a graph-like aspect recalling the paintings of Cy Twombly. All these works are painted in acrylic, a medium that imposes a certain energy, because it dries quickly, requiring rapid execution and offering little margin for error.
These medium-sized paintings exhibited on the blue or green walls of the villa use a palette of colors including brown, green, and black and refer to great modernist figures such as Edvard Munch, Piet Mondrian, Paul Klee, and Barnett Newman, who constitute the artist’s pantheon. 

This is the first time that Günther Förg’s work has been shown in a domestic space.¹ The connection between Günther Förg’s painting and Le Corbusier’s architectural polychromy is based on a shared understanding of color as a structural element of space. For Le Corbusier, color, like light, was a functional and aesthetic tool to organize architectural spaces, while Förg continued this exploration in the field of abstract art, questioning it from a critical perspective. Although Förg adopted the formal principles of modernism, he deconstructed the ideals of perfection, order, and purity through his painting.

— Nicolas Trembley, curator & art critic

In collaboration with Le Corbusier Foundation.

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^1. Except for the group exhibition 'Chambres d’amis' in 1986, in which the artists were invited by curator Jan Hoet to show their work outside the museum in private homes in Ghent, Belgium.

Almine Rech Paris et la Fondation Le Corbusier, ont le plaisir de présenter 'Le moderne', exposition personnelle de Günther Förg à la Maison La Roche à Paris. L'exposition sera visible du 15 octobre au 14 décembre.

Günther Förg a toujours entretenu une relation complexe et profonde avec l'architecture à travers un travail artistique qui explore les liens entre l'abstraction, l'espace et l'architecture.

Il a puisé dans le vocabulaire formel du modernisme, tant en peinture qu'en architecture. Ses œuvres abstraites, souvent des monochromes, sont parfois structurées par des lignes géométriques et des blocs de couleurs qui rappellent les principes d'ordre et de simplicité associés à des mouvements architecturaux comme le Bauhaus ou le Style international.

Quel meilleur écrin pour présenter son travail que la Maison La Roche, conçue et construite au début des années 20 par Le Corbusier. La maison porte le nom de son commanditaire et propriétaire, Raoul La Roche, qui était banquier mais surtout collectionneur d’art cubiste et moderne. Cette collection, conçue en grande partie par Le Corbusier et le peintre Amédée Ozenfant, comprenait des toiles d’artistes comme Juan Gris, Picasso ou encore Fernand Léger.

L’architecture du bâtiment se divise en deux parties : une galerie qui présentait sa collection de peintures et ses appartements privés. La maison mitoyenne est réalisée pour la famille Jeanneret, frère de Le Corbusier. La Maison La Roche, ainsi que la Maison Jeanneret, restaurées à partir des années 1970, sont désormais classées au titre des Monuments historiques et inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Les nuances des couleurs intérieures des murs de la villa, redécouvertes lors de la restauration de 2008-2009, sont un essai précoce de la « polychromie architecturale » développée par Le Corbusier dans toute son œuvre. Le Corbusier ne voyait pas la couleur comme un simple élément décoratif, mais comme une composante essentielle de l'architecture, capable de transformer les espaces, d'influencer les perceptions et de structurer l'environnement. Il intégrait souvent des peintures murales dans ses bâtiments, qui participaient à cette polychromie architecturale.

Lors de ses études à l’Académie des Beaux-Arts de Munich à la fin des années 70, Günther Förg commence à réaliser des peintures murales monochromes de diverses couleurs en référence aux lieux où elles apparaissent. Il inscrit d’emblée sa pratique dans un environnement où l’architecture sera l’un des éléments constitutifs de son œuvre afin de repenser le contexte de l’espace d’exposition et plus largement celui de l’art du XXe siècle.

Dans son atelier, il aimait s’entourer de maquettes qui lui servaient de modèles à ses futures commandes en lien avec l’architecture. Il en confiait leur réalisation à une spécialiste de la construction de maisons de poupées. Les deux maquettes présentées dans l’exposition, l'une de 1998 et l'autre de 2010, sont des projets de peintures murales pour des espaces d'exposition, dont l'une pour l'exposition 'Permanent Trouble' à la Collection Kopp.

Le lien entre la peinture de Günther Förg et la polychromie architecturale de Le Corbusier réside principalement dans leur approche commune de la couleur, de l’utilisation du monochrome ainsi que dans leur manière d'utiliser la couleur pour structurer l'espace et interagir avec l'architecture. 

Förg, bien qu'il ne soit pas directement un disciple de Le Corbusier le référence directement dans certaines de ses œuvres. En effet, dès les années 1980, il commence à photographier les productions de l’architecture moderniste de l’après-guerre, comme l’héritage du Bauhaus en Israël ou celui du fascisme en Italie. Il a photographié plusieurs des bâtiments emblématiques de Walter Gropius et de Le Corbusier, notamment la Cité radieuse à Marseille, dont un exemple se trouve dans l’exposition, ou la Chapelle Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp. Cependant, contrairement aux photographes d'architecture qui capturent des images lisses et idéalisées, Förg s'intéressait à la matérialité brute, à l’usure et aux traces laissées par le temps. Ses photos mettent en avant des détails tels que les textures du béton, la corrosion des matériaux, et la patine des bâtiments, soulignant une certaine fragilité et humanité dans l'œuvre de Le Corbusier. Ces photographies de grand format, encadrées et posées à même le sol contre le mur, comme dans l’atelier de l’artiste, afin de renforcer leur dimension sculpturale.

Conçue avec l’Estate de Günther Förg, cette exposition présente également des toiles conçues dans la dernière partie de la vie de l’artiste, entre 1994 et 2006. Dès les années 2000, la peinture de Günther Förg change, délaisse le minimalisme et adopte une gestuelle plus expressionniste, proche des graphs qui ne sont pas sans rappeler la peinture de Cy Twombly. Toutes ces œuvres sont réalisées à l’acrylique, un médium qui impose une certaine énergie, car il sèche rapidement, exigeant une exécution rapide et offrant peu de marge à l'erreur.
De format moyens, ces toiles exposées sur les murs peints en bleus ou verts de la villa, utilisent une palette de couleurs comme le marron, le vert ou le noir et font références aux grandes figures du modernisme tels Edvard Munch, Piet Mondrian, Paul Klee ou encore Barnett Newman qui constitue le panthéon de l’artiste. 

C’est la première fois  que les œuvres de Günther Förg sont présentées dans un espace domestique.¹ Le lien entre la peinture de Günther Förg et la polychromie architecturale de Le Corbusier repose sur une compréhension commune de la couleur comme un élément structurant de l'espace. Pour Le Corbusier, la couleur, comme la lumière, était un outil fonctionnel et esthétique pour organiser les espaces architecturaux, tandis que Förg a poursuivi cette exploration dans le champ de l'art abstrait, en l’interrogeant dans une perspective critique. Si Förg a adopté les principes formels du modernisme, il en a néanmoins déconstruit les idéaux de perfection, d'ordre et de pureté à travers sa peinture.

— Nicolas Trembley, curateur & critique d’art

En collaboration avec la Fondation Le Corbusier.

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^1. À part l’exposition collective 'Chambres d’amis' en 1986, dans laquelle les artistes étaient invités par le curateur Jan Hoet à exposer hors du musée dans des maisons privées à Gand en Belgique.